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(fond d'image de Roger Dean )
mardi 15 septembre 2009
Léo Ferré - Les amants tristes
Tout aussi bien ,"La lettre" est un cri d'amour à une femme, cri oh combien métaphysique. Superbe mais pas sur internet . Je vais mettre "la lettre" dans les commentaires pour pouvoir le lire de temps en temps car j'aime réellement ce type de texte. . .
Ton ombre est là, sur ma table, Et je ne saurais te dire comment Le soleil factice des lampes s'en arrange Je sais que tu es là et que tu Ne m'as jamais quitté, jamais Je t'ai dans moi, au profond, Dans le sang, et tu cours dans mes veines Tu passes dans mon coeur et tu Te purifies dans mes poumons Je t'ai, je te bois, je te vis, Je t'envulve et c'est bien Je t'apporte ce soir mon enfant de longtemps, Celui que je me suis fait, tout seul, Qui me ressemble, qui te ressemble, Qui sort de ton ventre, De ton ventre qui est dans ma tête Tu es la soeur, la fille, la compagne et La poule de ce Dieu tout brûlant qui éclaire nos nuits Depuis que nous faisons nos nuits Je t'aime, je t'aime Il me semble qu'on m'a tiré de toi Et qu'on t'a sortie de moi Quand tu parles je m'enchante Quand je chante je te parle Nous venons d'ailleurs, tous les deux. Personne ne le sait. Quand je mourrai tu ne pourras Plus vivre que dans l'alarme Tu n'auras plus un moment à toi Tu seras mienne, par-delà Le chemin qui nous séparera Et je t'appellerai Et tu viendras Si tu mourais, tu m'appellerais Je suis la vie pour toi, et la peine, Et la joie, et la Mort Je meurs dans toi, et nos morts Rassemblées feront une nouvelle vie, Unique, comme si deux étoiles se rencontraient, Comme si elles devaient le faire de toute éternité, Comme si elles se collaient pour jouir à jamais Ce que tu fais, c'est bien, puisque tu m'aimes Ce que je fais, c'est bien, puisque je t'aime À ce jour, à cette heure, à toujours, Mon Amour, mon Amour.
1 commentaire:
"La lettre"
Ton ombre est là, sur ma table,
Et je ne saurais te dire comment
Le soleil factice des lampes s'en arrange
Je sais que tu es là et que tu
Ne m'as jamais quitté, jamais
Je t'ai dans moi, au profond,
Dans le sang, et tu cours dans mes veines
Tu passes dans mon coeur et tu
Te purifies dans mes poumons
Je t'ai, je te bois, je te vis,
Je t'envulve et c'est bien
Je t'apporte ce soir mon enfant de longtemps,
Celui que je me suis fait, tout seul,
Qui me ressemble, qui te ressemble,
Qui sort de ton ventre,
De ton ventre qui est dans ma tête
Tu es la soeur, la fille, la compagne et
La poule de ce Dieu tout brûlant qui éclaire nos nuits
Depuis que nous faisons nos nuits
Je t'aime, je t'aime
Il me semble qu'on m'a tiré de toi
Et qu'on t'a sortie de moi
Quand tu parles je m'enchante
Quand je chante je te parle
Nous venons d'ailleurs, tous les deux.
Personne ne le sait.
Quand je mourrai tu ne pourras
Plus vivre que dans l'alarme
Tu n'auras plus un moment à toi
Tu seras mienne, par-delà
Le chemin qui nous séparera
Et je t'appellerai
Et tu viendras
Si tu mourais, tu m'appellerais
Je suis la vie pour toi, et la peine,
Et la joie, et la Mort
Je meurs dans toi, et nos morts
Rassemblées feront une nouvelle vie,
Unique, comme si deux étoiles se rencontraient,
Comme si elles devaient le faire de toute éternité,
Comme si elles se collaient pour jouir à jamais
Ce que tu fais, c'est bien, puisque tu m'aimes
Ce que je fais, c'est bien, puisque je t'aime
À ce jour, à cette heure, à toujours,
Mon Amour, mon Amour.
Léo Ferré
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